Alors que 78 % des entreprises exprimaient des intentions d’embauche de profils IT en 2021, à peu près autant faisaient part (et le font toujours en 2022) de difficultés pour recruter les talents dont elles ont besoin.
Pourtant, les femmes peinent encore à s’orienter vers ces métiers : 20% est en effet la part des postes IT occupée par des femmes en 2021.
Doit-on en déduire que ces métiers sont profondément « genrés » ? Y a-t-il un travail d’évolution des mentalités à envisager pour attirer plus de femmes dans l’IT ?
De nombreuses enquêtes pointent encore du doigt des clichés, culturels, depuis l’enfance et véhiculés dès l’école, autour des professions techniques, donc informatiques, qui ont découragé les femmes à s’orienter vers une carrière IT.
Le manque de connaissances sur la réalité que recouvrent précisément ces métiers pourrait être une des raisons de tels constats.
Il y a un donc un réel besoin de démocratisation de l’IT et ses métiers, de casser des préjugés de longue date.
Dans le détail, les femmes sont peu présentes sur les postes de support type Helpdesk (6%), d’exploitation ou de maintenance (8%), qui nécessitent des compétences plus techniques, à la différence de leurs homologues masculins qui sont proportionnellement deux fois plus présents sur ces fonctions.
Mais l’émergence de nouveaux métiers laisse entrevoir des perspectives intéressantes pour les femmes. On observe notamment qu’elles s’orientent plus volontiers que les hommes vers les métiers de la Data (Data Analyst, Data Scientist, …) : plus de 7% d’entre elles s’y consacrent aujourd’hui contre moins de 3% des hommes.
Autre point encourageant : les entreprises sont en progrès sur le sujet de la mixité IT :
Les professionnelles de l’informatique notent un engagement fort de leur entreprise en faveur de l’égalité Femme/Homme et de la mixité, notamment en prenant des initiatives en faveur de la qualité de vie au travail. 65% d’entre elles ont observé des initiatives en ce sens, comme la création d’un service en charge de l’égalité et la diversité, ou l’établissement d’objectifs chiffrés de mixité dans les organes de direction.
Reste qu’après 2 ans de crise sanitaire, la gestion des carrières est pointée du doigt par les professionnelles du secteur IT en baissant de 14%. En cause, la charge de travail, l’absence de mentoring et de formation.
Mais c’est surtout l’équilibre vie professionnelle/vie privée en chute de 19% qui provoque des mécontentements chez les ingénieures. Leurs souhaits ? Une diminution importante des horaires de réunion compatibles avec la parentalité, des autorisations d’absences pour raisons familiales, une contribution aux frais de gardes des enfants, ou encore un soutien de l’organisation à des activités familiales.
La sous-représentation des femmes dans la tech en France est inquiétante car depuis quelques années le phénomène s’accentue plutôt que de s’enrayer, ce qui n’est pas le cas de la moyenne européenne :
+ 14 % dans l’Europe des 28 (entre 2013 et 2018).
Il semble donc que ce sujet de la féminisation dans les métiers IT soit réellement un enjeu bien français, auquel tous les dirigeants du secteur de la Tech sont appelés à répondre.